
Le choix du joint est crucial pour l'esthétique et la longévité d'un mur en brique rouge. Une rénovation soignée peut métamorphoser une façade ou un mur intérieur. Ce guide pratique détaille les techniques et les aspects essentiels pour réussir vos travaux.
La brique rouge, matériau ancestral, conserve une place privilégiée dans l'architecture. Sa robustesse et son charme intemporel la rendent populaire dans divers styles architecturaux, de l'industriel au contemporain en passant par le rustique. Le joint, élément souvent sous-estimé, est pourtant fondamental pour la pérennité et l'embellissement de ces murs.
Choisir le mortier adéquat pour vos briques rouges
Le choix du mortier est déterminant pour la qualité et l'apparence finale de votre rejointoiement. Plusieurs types de mortier s'offrent à vous, chacun ayant ses propres avantages et inconvénients en termes de résistance, de perméabilité et de coût.
Mortiers de ciment : robustesse et durabilité
Les mortiers à base de ciment sont réputés pour leur résistance exceptionnelle et leur durabilité. Ils conviennent parfaitement aux murs extérieurs exposés aux intempéries, au gel et à l'humidité. Leur coût est généralement plus abordable que les mortiers à la chaux. Cependant, leur faible perméabilité à la vapeur d'eau peut entraîner des problèmes d'humidité dans certains contextes (murs intérieurs). Pour un mur extérieur, l'ajout d'adjuvants hydrofuges améliorera encore sa protection contre les infiltrations d'eau. On estime la durée de vie d’un joint en mortier de ciment à environ 25 ans.
Mortiers à la chaux : esthétique et perméabilité
Les mortiers à la chaux offrent une excellente perméabilité à la vapeur d'eau, ce qui est idéal pour les murs intérieurs et permet d’éviter l'apparition de moisissures. Ils confèrent également un aspect plus naturel et permettent une meilleure respiration du mur. Ils présentent une meilleure adhérence sur les supports anciens et poreux. Leur coût est plus élevé, mais leur esthétique et leur durabilité en font un choix privilégié pour les restaurations patrimoniales. Un mortier à la chaux bien entretenu peut durer jusqu’à 30 ans.
Mortiers Chaux-Ciment : le compromis idéal
Les mortiers chaux-ciment combinent les avantages des deux types précédents : une bonne résistance mécanique et une perméabilité à la vapeur d'eau relativement élevée. Ils constituent un bon compromis entre coût, durabilité et esthétisme, adaptés à de nombreuses situations de rénovation. La durée de vie d'un joint en mortier chaux-ciment est estimée à 20 ans.
- Ciment : Résistance maximale, coût économique, faible perméabilité.
- Chaux : Esthétique naturelle, haute perméabilité, coût plus élevé.
- Chaux-Ciment : Compromis résistance/perméabilité, durabilité convenable.
Le profil du joint : un enjeu esthétique et technique
Le profil du joint, c'est-à-dire sa forme, influence considérablement l'aspect final du mur. Le choix du profil doit être cohérent avec le style architectural et l'effet souhaité.
Joint creux : L'Authenticité du style traditionnel
Le joint creux, légèrement en retrait par rapport à la surface des briques, est caractéristique des constructions anciennes. Il apporte un aspect rustique et authentique, particulièrement adapté aux bâtiments de style traditionnel ou industriel. L'entretien d'un joint creux peut être légèrement plus complexe. L’accumulation de poussière et de débris dans le joint est plus fréquente et nécessite un nettoyage plus régulier. Son épaisseur est généralement comprise entre 10 et 15 mm.
Joint plat : modernité et élégance
Le joint plat, au contraire, est très régulier et affleure la surface des briques. Il confère au mur un aspect moderne, épuré et contemporain. Facile à nettoyer, il nécessite un savoir-faire pour être parfaitement réalisé. Son épaisseur est généralement plus faible, entre 5 et 10 mm.
Joint bombé : un style arrondi et raffiné
Le joint bombé présente un léger relief arrondi. Il offre un aspect plus élégant et raffiné, tout en restant relativement facile à entretenir. Il s’adapte à de nombreux styles architecturaux. Son épaisseur est variable, mais reste modérée.
Joint concave : jeu de lumière et de profondeur
Le joint concave présente une forme légèrement creusée. Il crée un effet de profondeur et de jeu de lumière intéressant, mais il est plus technique à réaliser et nécessite un outillage spécifique. Il est moins adapté aux murs extérieurs exposés aux intempéries.

Rénovation des joints : un guide étape par étape
Rénover les joints de briques rouges demande méthode et précision. Une préparation rigoureuse est la clé d'un résultat impeccable et durable.
Préparation du support : nettoyage et réparation
Avant toute chose, il faut nettoyer le mur en profondeur. Cela consiste à éliminer les anciens joints à l’aide d'outils appropriés (burin, marteau, brosse métallique). On éliminera ensuite la poussière et les débris avec une brosse dure et un aspirateur. Si le mur présente des moisissures, un traitement fongicide est indispensable avant de commencer le rejointoiement. Les fissures ou les parties dégradées des briques devront être réparées avec un mortier approprié avant de commencer à rejointoyer. Pour un nettoyage en profondeur, un nettoyeur haute pression peut être utilisé avec précaution, en veillant à ne pas abîmer les briques. Un décapage chimique peut être nécessaire dans certains cas, mais il faut respecter scrupuleusement les instructions du fabricant. Ce nettoyage minutieux est essentiel pour assurer une bonne adhérence du nouveau mortier.
Préparation du mortier : respect des proportions
Le malaxage du mortier est une étape cruciale. Il faut suivre rigoureusement les instructions du fabricant pour les proportions d'eau et de liant. Une bétonnière est recommandée pour obtenir un mélange homogène et sans grumeaux. Un mortier trop sec sera difficile à appliquer, tandis qu'un mortier trop liquide aura une faible résistance. Respectez impérativement le temps de repos recommandé après le malaxage, pour permettre au mélange d'acquérir la consistance idéale.
Application du mortier : techniques et astuces
L'application du mortier peut se faire à la truelle ou à la poche à joint. La truelle est plus appropriée pour les joints larges, tandis que la poche à joint assure une plus grande précision pour les joints fins. Remplissez les joints uniformément, en évitant les vides d'air. Pour les angles, utilisez des outils spécifiques pour une finition soignée. Protégez les éléments adjacents (fenêtres, portes) avec du ruban de masquage. Le lissage du joint se fait avec un outil approprié au profil choisi. Nettoyez l’excédent de mortier sur les briques avec une éponge humide et propre.

Fin des travaux : nettoyage et protection
Après le rejointoiement, nettoyez soigneusement le mur. L'eau claire et une brosse douce sont généralement suffisantes. Pour les taches tenaces, un produit nettoyant spécifique peut être utilisé. Protégez le joint fraîchement appliqué des intempéries pendant au moins 48 heures à l’aide d’une bâche. Le temps de séchage complet dépend des conditions climatiques et du type de mortier utilisé (consultez les informations du fabricant). Un temps de séchage insuffisant peut engendrer une fragilité du joint.
Entretien et durabilité des joints
Un entretien régulier est essentiel pour prolonger la durée de vie des joints et préserver l'esthétique du mur.
Nettoyage régulier
Un nettoyage régulier à l’eau et une brosse douce permet d'éliminer la poussière et les salissures. Évitez les produits chimiques agressifs qui pourraient détériorer le mortier. Pour les murs extérieurs, un nettoyage au jet d’eau haute pression peut être utilisé de façon parcimonieuse, en évitant une pression trop forte. Pour les murs extérieurs, l'application d'un hydrofuge tous les 5 à 7 ans est recommandée pour une protection supplémentaire contre l'humidité et les intempéries.
Détection et réparation des fissures
Surveillez régulièrement l'état des joints. Des fissures importantes doivent être réparées rapidement pour éviter une dégradation plus importante. Pour les petites fissures, un simple rebouchage avec un mortier adapté à la couleur existante suffit. Pour les fissures profondes, un démontage et un rejointoiement complets peuvent être nécessaires.
La durée de vie d'un joint dépend de nombreux facteurs : type de mortier, exposition aux intempéries, qualité de la mise en œuvre et entretien. Un joint bien réalisé peut durer de 20 à 30 ans, voire plus avec un entretien approprié. Une rénovation partielle ou complète peut devenir nécessaire au bout de 15 à 20 ans, selon le contexte.